Plus près de nous, que sait-on du processus de transition démocratique en Tunisie ? La même question se pose sur la situation en Egypte depuis le départ de Moubarak. Clairement, l’attention de tous les médias, ou presque, est entièrement focalisée sur la Lybie, après avoir été concentrée sur l’Egypte et sur la Tunisie, et deux mois plus tôt sur la Côte d’Ivoire. Les médias ont couvert tour à tour l’actualité la plus brûlante pour chaque pays. Une révolution après l’autre. Une information en chasse une autre : logique cyclique. Ce raisonnement est beaucoup plus difficile à soutenir lorsque la situation des pays en cause reste instable et nécessiterait une attention continue. Ainsi, alors que la guerre civile se prépare en Côte d’Ivoire, les médias ne parlent plus que de la situation dans les pays arabes et principalement en Lybie, dernier Etat en révolution. Et les politiques français adoptent la même attitude. En attendant, oublié de la communauté internationale, Laurent Gbagbo a détourné les 8 milliards de la banque centrale africaine à Abidjan et va pouvoir ainsi contrôler les fonctionnaires et l’armée du pays pendant des mois. La situation est dramatique et pourrait déstabiliser toute la sous-région sahélienne. Pourtant, cette information n’a quasiment pas été évoquée dans les médias. Cet exemple vaut pour la Tunisie et l’Egypte avec des lendemains de révolution incertains qui ne devraient pas rester dans l’ombre d’une actualité centrée sur la Lybie.
Un pays passe soudain de l’ombre à la lumière, puis se retrouve éclipsé presque aussi vite par l’actualité brulante d’un autre pays. Tous ces événements majeurs ne devraient pas se succéder mécaniquement dans les médias. L’ampleur des changements qui interviennent mérite un suivi dans le traitement de l’information qui n’est pas assuré aujourd’hui. Quand l’histoire se déroule en direct, elle ne s’arrête pas d’un jour à l’autre, entre deux JT.