Les conséquences de ce recul de la mer sont multiples. La diminution de l’évaporation a rendu le climat plus sec, et les précipitations se font plus rares. La teneur en minéraux de l’eau a quadruplé, entraînant la disparition d’espèces animales et végétales. Le nombre de bronchites chroniques a augmenté de 3000% ces dernières années. Le fond de la mer desséchée laisse à jour de grandes étendues salées, le vent emportant cette poussière salée sur des centaines de kilomètres. Le Kazakhstan a décidé de réagir et a construit un barrage, en partie financé par la Banque mondiale. Ce barrage, terminé en 2005, a permis à la « petite mer » de remonter de plusieurs mètres et de regagner quelques dizaines de kilomètres, se rapprochant ainsi des anciens ports. Des poissons y vivent à nouveau et les pêches miraculeuses attirent de nombreux pêcheurs. La mer semble renaître.
Cependant, la « grande mer » ne pourrait être sauvée et disparaîtrait d’ici 25 ans, laissant place à un nouveau désert. De plus, aucun test n’a été effectué sur les poissons depuis les années 90. Or, la région a été le théâtre d’essais nucléaires et d’expérimentations chimiques et bactériologiques sous l’ère soviétique. L’eau est également très polluée par les pesticides utilisés pour la culture du coton. Dans les hôpitaux, des enfants naissent malformés, et le taux de mortalité infantile est un des plus élevé du monde. Les animaux pêchés dans la mer d’Aral sont nocifs, mais source de travail et d’argent. Le silence est donc gardé.
La région de la mer d’Aral est parfois considérée comme écologiquement morte. Mais si la mer ne semble plus pouvoir être sauvée, l’urgence pour les gouvernements de la région est de se concerter sur une utilisation rationnelle de l’eau afin de permettre aux 50 millions d’habitants du bassin de l’Aral de vivre décemment.
Un bateau échoué dans la partie asséchée de la mer d'Aral