
Le principal argument en faveur de l’énergie nucléaire est celui concernant l’environnement : elle est d’ailleurs surnommée « l’énergie propre ». En effet, elle ne produit que très peu de gaz à effet de serre. Ceci est un avantage indéniable sur le pétrole. Cependant, les centrales nucléaires sont responsables d’autres pollutions, notamment la production de déchets radioactifs. Certains restent actifs durant des milliers d’années, et nous ne savons pas encore les traiter. Les partisans du nucléaire objectent que les déchets longue durée sont de très faible quantité, et qu’ils pourraient être utilisés par des centrales de nouvelle génération, afin de produire de l’énergie. Seulement, à l’heure d’aujourd’hui, nous ne savons pas les réutiliser de façon optimale : l’énergie produite serait plus faible que l’énergie consommée pour les recycler. De plus, malgré toutes les mesures de précaution, l’éventualité d’un accident nucléaire ne peut être écartée.
L’autre argument de poids consiste à proclamer l’indépendance énergétique de la France grâce au nucléaire. Mais ceci est à relativiser, car l’énergie produite par les centrales est seulement électrique, et la France reste donc dépendante pour la majorité de l’énergie consommée. De plus, l’indépendance nucléaire est relative quand on sait que plus de 95% de l’uranium nécessaire est importé. Malgré tout, les stocks d’uranium permettent une autonomie de fonctionnement de 2 ans pour les centrales.
Le faible coût de l’énergie nucléaire est souvent mis en avant. Cependant, les énormes subventions, ou encore le prix du démantèlement des centrales, encore mal connu, ne sont pas pris en compte.
La discussion est vaste, et il semble nécessaire de réfléchir au problème énergétique dans son ensemble, afin de mieux situer la place du nucléaire, et la pertinence du débat.
En réalité, le nucléaire ne représente que 17% de l’énergie totale consommée en France, contre 75% pour le trio « pétrole-gaz-charbon ». Or, ces énergies fossiles sont les plus coûteuses et les plus polluantes. La facture énergétique de la France a augmenté de 35% en 2005. Les transports (responsables de plus de 40% des émissions de gaz à effet de serre) représentent 65% de la consommation de pétrole, et seulement 3% de la consommation électrique. L’énergie nucléaire est donc quasiment inutile dans ce secteur, et ne semble pas à même de se substituer aux énergies fossiles. Cet exemple démontre que le vrai problème se situe du côté des énergies fossiles, et que l’urgence consiste à y trouver des solutions alternatives, et à effectuer des économies d’énergie.